1. Inquiétant, amusant, diabolique, stupéfiant, fantastique, voici quelques adjectifs souvent utilisés pour parler de la peinture de Jérôme Bosch. Ce peintre étrange, d'une imagination sans limite, a fasciné les rois comme les peuples pendant des siècles. Mais que racontent ces terribles tableaux de Jérôme Bosch qui, encore aujourd'hui, attirent les foules dans les musées ?
2. Jérôme Bosch est né vers 1450 aux Pays-Bas qui, à l'époque, s'appelait La Flandre. Son vrai nom était Jeoren Van Aaken. Il tenait son surnom d'artiste de la ville où il était né: Hertogenbosch. Son père et son grand-père étaient peintres comme lui. L'époque de Bosch est celle du début de la Renaissance, cette période qui suit le Moyen-Âge et qui amena tant de nouveautés au monde: imprimerie, poudre à canon, découverte de l'Amérique, nouvelles idées religieuses. Mais la peinture de Bosch rappelle plus les idées des gens du Moyen-Âge que celles de la Renaissance.
3. Le Moyen-Âge est la période des châteaux, et des grandes peurs. Peur de la guerre, peur des invasions, peur des épidémies ! Mais la peur principale des gens de cette époque était celle d'aller en Enfer.
4. Si tu avais vécu au Moyen-Âge, tu aurais constaté que tout le monde était religieux et croyait à la vie après la mort. Si pendant ta vie sur terre tu avais eu une bonne conduite, après ta mort, Dieu t'accueillait au Paradis. Là, de merveilleuses choses t'attendaient … Inversement, si pendant ta vie, tu avais été méchant, après ta mort, Dieu te refuserait l'entrée au Paradis et tu irais … en Enfer ! Un endroit terrifiant, habité par des démons qui te feraient souffrir … éternellement !
5. Les tableaux de Bosch sont, la plupart du temps, peints en trois parties sur des panneaux de bois. Chaque partie raconte une histoire différente. A gauche, c'est le Paradis. Le ciel est bleu et vert, les couleurs sont douces et les habitants sont nus. Ici, règne le bonheur! Le panneau du milieu raconte une histoire, souvent tirée de la Bible. A droite, c'est l'Enfer avec ses diables, ses monstres, ses horreurs. Ici, on devine qu'il n'y a que des pleurs et des cris. Les trois panneaux peuvent s'ouvrir ou se fermer. On les appelle des triptyques.
6. Il se passe beaucoup de choses dans ces tableaux. En Enfer, des dragons poursuivent et tuent des hommes et des femmes nus et affolés; des animaux sont déguisés en hommes, d'immenses couteaux transpercent des oreilles qui se promènent toutes seules. Au Paradis, les fruits sont géants, tous les plaisirs interdits sur terre sont autorisés. On respire l'air de la liberté.
7. Chaque groupe est, à lui tout seul, un tableau dont on a du mal à comprendre le sens, parce qu'on n'a pas pu retrouver les intentions religieuses du peintre qui restent mystérieuses. Tous ensemble, ils forment l'univers de Bosch.
8. Avec une qualité de peinture exceptionnelle et des couleurs transparentes, il organise le monde en grands cercles qui partent du ciel, le monde de Dieu, jusqu'au centre de la terre, le monde du diable. Il faut prendre le temps de se promener dans un tableau de Bosch: il y a toujours quelque chose à découvrir.